Pourquoi y a-t-il tant de monde qui converge vers Temnaoré (commune de Sigle et de Pella, diocèse de Koudougou, Burkina Faso) le 26 janvier 2019 avant 9h ? C’est que Julienne, « une enfant du pays », va faire son Oblation et ses premiers vœux d’Oblate Séculière dans l’Institut des Oblates du Cœur de Jésus ! Cela se passe dans la paroisse Saint Louis de Temnaoré, au cours d’une Eucharistie présidée par Monseigneur Joachim Ouedraogo (le nom est fréquent au Burkina, où 4 évêques différents le portent !), évêque de Koudougou, et concélébrée par 7 autres ministres : l’archevêque émérite de Ouagadougou qui connaît bien Julienne, le curé et le vicaire de la paroisse, 2 autres prêtres du diocèse de Koudougou et 1 prêtre du diocèse de Ouahigouya, diocèse où Julienne a aussi passé une partie de sa vie.
Il est bien vrai que « le Seigneur écrit droit avec des lignes courbes ». Julienne est en effet la première Oblate Séculière d’Afrique et la première Oblate du Cœur de Jésus du Burkina Faso ! Elle a vu l’Institut sur internet alors qu’elle était en pèlerinage à Lourdes avec des gens du diocèse de Limoges et a reçu cette découverte comme une réponse du Seigneur à sa prière de trouver la vie consacrée qui lui conviendrait, au cœur du monde, sans vie communautaire. L’Esprit Saint a sûrement joué sa partie pour qu’elle puisse nous connaître et se faire connaître, entrer en formation et être admise à l’Oblation et aux premiers vœux !
Sœur Thérèse Nguma, Oblate Religieuse Régionale d’Afrique a été déléguée par sœur Margarita PEÑA, Supérieure Générale, pour recevoir ces premiers vœux ; Michèle Damay, Oblate Séculière française qui a accompagné Julienne depuis 3 ans, est revenue une 3ème fois au Burkina pour la présenter au début de la célébration et représenter l’Institut avec Sœur Thérèse pour cette journée mémorable. Elles sont accueillies à Temnaoré par la communauté des sœurs de Sainte Marie de Torfou chez qui Julienne a étudié. Le réseau des radios chrétiennes du Burkina « RCB » a interviewé les 3 protagonistes le jeudi précédent et enregistre toute la célébration à défaut de pouvoir la transmettre en direct faute de connexion. Evariste photographie et filme toute la célébration (puis reste pour photographier et filmer la fête qui suit au presbytère comme dans la maison de la famille de Julienne). Monseigneur J Ouedraogo improvise un résumé de la présentation de Julienne en mooré pour être sûr que toute l’assemblée comprenne. Elle-même exprime sa motivation dans ses 2 langues et toute la célébration est bilingue, avec 2 chœurs pour alterner chants en mooré et en français. L’évangile et l’homélie sont répétés dans les 2 langues. La messe dure 3 heures dans un recueillement joyeux grâce à tous les jeunes et moins jeunes très bien préparés : monitions, lectures, intentions de prière universelle, chants, danses, offrandes, service d’ordre. Les discours à la fin de la messe remercient les uns et les autres (y compris celles et ceux qui ont travaillé pour la cuisine de la fête qui va suivre !) et expriment la joie partagées, les engagements de prières pour Julienne, pour l’Institut, pour la paroisse, pour le diocèse…
La fête se poursuit par un festin : Plus de 150 kg de riz ont été cuisinés sans compter de nombreux légumes, le cochon, les poules et les poissons… Thérèse et Michèle ont parfois l’impression d’être sourdes et muettes avec les personnes qui ne parlent que mooré, mais les sourires, les salutations et les rires n’ont pas de langue.
La joie et la peine accompagnent toujours toute notre vie. Le même jour on enterre un oncle de Julienne décédé après l’hospitalisation de sa femme 48 heures avant, et le curé de la paroisse préside l’après-midi même la messe des funérailles, concélébrée par 8 autres prêtres. A la fin de la messe, Noélie, la cousine de Julienne et ses sœurs religieuses (filles du Cœur Immaculé de Marie) chantent ensemble la prière de Saint Ignace autour du cercueil, comme un dernier adieu à « leur papa »
De nombreuses personnes restent dormir à Temnaoré et le lendemain c’est avec un minibus archi plein de gens et de choses à rapporter à Ouagadougou que Julienne reprend le volant.
Julienne est heureuse que tout le monde soit rentré à bon port samedi soir ou dimanche, que tout le monde ait bien mangé, ait été heureux.
Le voyage de Thérèse et Michèle leur permet aussi d’avoir des échanges avec Marguerite qui souhaite devenir Oblate Religieuse et avait déjà rencontré Sœur Marie en 2018, et Blandine qui souhaite devenir Oblate Séculière et dont c’était le premier contact.
Et une jeune de l’autre bout du pays a déjà appelé Julienne pour prendre contact avec elle suite à l’émission de radio !
Michèle reprend l’avion le lundi soir, Thérèse le mardi matin, pour retrouver leurs vies habituelles. Ne doutons pas que leurs journées resteront colorées par cette expérience.
Prions pour Julienne, pour Marguerite, pour Blandine, prions pour l’Institut au Burkina Faso et ailleurs. Que le Seigneur nous donne l’humilité et l’audace de suivre notre Mère Louise Thérèse pour être toujours plus « témoins de l’amour et ferments d’unité » et « montrer notre joie d’appartenir à Dieu ».
]]>Pourquoi y a-t-il tant de monde qui converge vers Temnaoré (commune de Sigle et de Pella, diocèse de Koudougou, Burkina Faso) le 26 janvier 2019 avant 9h ? C’est que Julienne, « une enfant du pays », va faire son Oblation et ses premiers vœux d’Oblate Séculière dans l’Institut des Oblates du Cœur de Jésus ! Cela se passe dans la paroisse Saint Louis de Temnaoré, au cours d’une Eucharistie présidée par Monseigneur Joachim Ouedraogo (le nom est fréquent au Burkina, où 4 évêques différents le portent !), évêque de Koudougou, et concélébrée par 7 autres ministres : l’archevêque émérite de Ouagadougou qui connaît bien Julienne, le curé et le vicaire de la paroisse, 2 autres prêtres du diocèse de Koudougou et 1 prêtre du diocèse de Ouahigouya, diocèse où Julienne a aussi passé une partie de sa vie.
Il est bien vrai que « le Seigneur écrit droit avec des lignes courbes ». Julienne est en effet la première Oblate Séculière d’Afrique et la première Oblate du Cœur de Jésus du Burkina Faso ! Elle a vu l’Institut sur internet alors qu’elle était en pèlerinage à Lourdes avec des gens du diocèse de Limoges et a reçu cette découverte comme une réponse du Seigneur à sa prière de trouver la vie consacrée qui lui conviendrait, au cœur du monde, sans vie communautaire. L’Esprit Saint a sûrement joué sa partie pour qu’elle puisse nous connaître et se faire connaître, entrer en formation et être admise à l’Oblation et aux premiers vœux !
Sœur Thérèse Nguma, Oblate Religieuse Régionale d’Afrique a été déléguée par sœur Margarita PEÑA, Supérieure Générale, pour recevoir ces premiers vœux ; Michèle Damay, Oblate Séculière française qui a accompagné Julienne depuis 3 ans, est revenue une 3ème fois au Burkina pour la présenter au début de la célébration et représenter l’Institut avec Sœur Thérèse pour cette journée mémorable. Elles sont accueillies à Temnaoré par la communauté des sœurs de Sainte Marie de Torfou chez qui Julienne a étudié. Le réseau des radios chrétiennes du Burkina « RCB » a interviewé les 3 protagonistes le jeudi précédent et enregistre toute la célébration à défaut de pouvoir la transmettre en direct faute de connexion. Evariste photographie et filme toute la célébration (puis reste pour photographier et filmer la fête qui suit au presbytère comme dans la maison de la famille de Julienne). Monseigneur J Ouedraogo improvise un résumé de la présentation de Julienne en mooré pour être sûr que toute l’assemblée comprenne. Elle-même exprime sa motivation dans ses 2 langues et toute la célébration est bilingue, avec 2 chœurs pour alterner chants en mooré et en français. L’évangile et l’homélie sont répétés dans les 2 langues. La messe dure 3 heures dans un recueillement joyeux grâce à tous les jeunes et moins jeunes très bien préparés : monitions, lectures, intentions de prière universelle, chants, danses, offrandes, service d’ordre. Les discours à la fin de la messe remercient les uns et les autres (y compris celles et ceux qui ont travaillé pour la cuisine de la fête qui va suivre !) et expriment la joie partagées, les engagements de prières pour Julienne, pour l’Institut, pour la paroisse, pour le diocèse…
La fête se poursuit par un festin : Plus de 150 kg de riz ont été cuisinés sans compter de nombreux légumes, le cochon, les poules et les poissons… Thérèse et Michèle ont parfois l’impression d’être sourdes et muettes avec les personnes qui ne parlent que mooré, mais les sourires, les salutations et les rires n’ont pas de langue.
La joie et la peine accompagnent toujours toute notre vie. Le même jour on enterre un oncle de Julienne décédé après l’hospitalisation de sa femme 48 heures avant, et le curé de la paroisse préside l’après-midi même la messe des funérailles, concélébrée par 8 autres prêtres. A la fin de la messe, Noélie, la cousine de Julienne et ses sœurs religieuses (filles du Cœur Immaculé de Marie) chantent ensemble la prière de Saint Ignace autour du cercueil, comme un dernier adieu à « leur papa »
De nombreuses personnes restent dormir à Temnaoré et le lendemain c’est avec un minibus archi plein de gens et de choses à rapporter à Ouagadougou que Julienne reprend le volant.
Julienne est heureuse que tout le monde soit rentré à bon port samedi soir ou dimanche, que tout le monde ait bien mangé, ait été heureux.
Le voyage de Thérèse et Michèle leur permet aussi d’avoir des échanges avec Marguerite qui souhaite devenir Oblate Religieuse et avait déjà rencontré Sœur Marie en 2018, et Blandine qui souhaite devenir Oblate Séculière et dont c’était le premier contact.
Et une jeune de l’autre bout du pays a déjà appelé Julienne pour prendre contact avec elle suite à l’émission de radio !
Michèle reprend l’avion le lundi soir, Thérèse le mardi matin, pour retrouver leurs vies habituelles. Ne doutons pas que leurs journées resteront colorées par cette expérience.
Prions pour Julienne, pour Marguerite, pour Blandine, prions pour l’Institut au Burkina Faso et ailleurs. Que le Seigneur nous donne l’humilité et l’audace de suivre notre Mère Louise Thérèse pour être toujours plus « témoins de l’amour et ferments d’unité » et « montrer notre joie d’appartenir à Dieu ».
]]>La diversité de nos insertions nous donne d’entendre des échos très divers de la vie de l’Église en France. Nous rendons grâce pour toutes les expériences de fraternité qui s’y vivent, à tous les niveaux : diocésain, paroissial, communautaire… Toutefois, nous ne pouvons taire le malaise et les difficultés que vivent beaucoup d’entre nous, en particulier des religieuses qui exercent avec compétence une responsabilité pastorale, dans une Église où le dernier mot revient à un prêtre, y compris lorsqu’il n’est pas requis qu’il en soit ainsi.
Beaucoup de sœurs et de femmes laïques ont une mission de formation. Pourtant, leur travail reste souvent dans l’ombre tant il est habituel d’accorder plus de crédit à la parole d’un prêtre, fût-il moins compétent. Les directives canoniques (c.766) concernant l’homélie réservée aux ministres ordonnés n’empêchent pas de confier parfois la prédication à d’autres ; ne serait-il pas souhaitable d’avancer en ce sens lorsque les circonstances y invitent (fête de la vie consacrée ou fêtes auxquelles tel ou tel institut est, par charisme, plus sensible, ou en fonction des expériences ou compétences de telle ou tel) ?
Un autre point nous préoccupe : dans des paroisses, non seulement les filles ne peuvent plus être servantes d’autel, mais les femmes ne peuvent pas donner la communion. Aucun argument théologique ni liturgique ne fonde une telle pratique ; et même, ce sont essentiellement des femmes qui portent la communion aux malades, dans le Service évangélique des malades ! Quelle image de l’assemblée est ainsi donnée à voir ? Quel symbole est mis en valeur ? Celui d’une saine relation hommes-femmes ou celui d’un espace sacré où seuls les hommes et les garçons auraient droit d’accès ? L’état baptismal ne donne-t-il pas accès à la plénitude de la vie chrétienne, que l’on soit homme ou femme ? Là où l’ordination n’est pas requise - comme pour la distribution du pain eucharistique -, pourquoi faire des différences entre hommes et femmes ?
De telles attitudes relèvent sans doute d’une peur, en large partie inconsciente. Certes, la peur d’un délitement des identités, dans notre société, existe bel et bien. Nous la comprenons et ne la condamnons pas. Mais n’est-il pas dommage de porter atteinte, à cause d’elle, à la nouveauté évangélique ?
Notre désir est de travailler à des relations plus évangéliques entre hommes et femmes dans l’Église. C’est à une femme, Marie de Magdala, que le Seigneur a confié la première annonce de sa Résurrection ; ne craignons pas d’en tirer tous les enseignements !
Publié dans le site du Journal La Croix le 16 Décembre 2019
Liste des Instituts signataires :
Ancelles Sacré Cœur Jésus, Auxiliaires du Sacerdoce, Cénacle, Communauté Saint François-Xavier, Compagnie de Marie Notre Dame, Compagnie Ste-Ursule de Dole, Fidèles Compagnes de Jésus, Filles du Cœur de Marie, Sainte-Chrétienne, Institut des Sœurs de St Joseph, La Croix de Chavanod, La Retraite, La Xavière, Marie-Auxiliatrice, Oblates du Cœur de Jésus, Missionnaires d’Afrique, Petites Sœurs de l’Ouvrier, Province Jésuite d’Europe Occidentale Francophone, Religieuses du Sacré cœur de Jésus, Religieuses de Marie Immaculée, Saint Ursule de Tours, Sœurs Marie Réparatrice, Auxiliatrices Province France Belgique, Sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy, Sœurs de Saint-André, Sœurs de Ste Clotilde, Sœurs du Christ, Sœurs de Saint Joseph d'Annecy, Sœurs de Saint Joseph de Lyon, Sœurs Missionnaire Notre Dame d’Afrique Province France, Ursulines du cœur de Jésus Lyon, Congrégation du Sacré Cœur de Jésus de St Aubin Les Elbeuf.
]]>Rassemblés en cette église de Cosne, nous souhaitons nous associer à la prière d’action de grâce du psalmiste : « Heureux les habitants de ta maison, ils pourront te chanter encore ». Le départ d’une communauté religieuse peut légitiment être vécu comme un arrachement et une tristesse. Presque chaque année dans le diocèse de Moulins, des congrégations religieuses, conscientes de leurs difficultés à renouveler leurs communautés décident, souvent à contrecœur, de fermer des maisons. C’est toujours un moment difficile pour les sœurs – ou les frères – qui partent, mais aussi pour les paroisses et les paroissiens avec qui des liens se sont noués pendant des années. Ce doit être aussi un beau moment de relecture de ce que la vie consacrée aura pu apporter et une action de grâce pour tout ce qui aura été vécu.
C’est le P. Michel Saint-Gérand qui, en 2008, a sollicité auprès des supérieures majeures l’implantation d’une communauté religieuse à Cosne. Cette année-là, le P. Michel Mercier quittait Montmarault, le P. Delbard devait quitter Cosne. Mgr Roland, alors évêque de Moulins désirait une présence de religieuses. « Une présence, plus qu’une action ; beaucoup de laïcs sont déjà actifs et efficaces ». C’est ainsi que les Oblates du Cœur de Jésus acceptaient de fonder une communauté à Cosne avec la présence successive de sœur Marie-Véronique, Sr Leticia, Sr Monique, Sr Marguerite-Marie.
1. Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise
En cette fête de la dédicace, nous avons entendu l’évangile de la profession de foi de Césarée de Philippe où Pierre reconnaît Jésus comme « le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Et l’apôtre de s’entendre affirmer par Jésus : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle ». Si nous ne connaissions pas la suite de l’évangile, nous pourrions imaginer que la solidité de Pierre vient de lui et que c’est parce qu’il est solide que Jésus le choisit comme pierre de son Eglise. Or nous savons bien qu’au moment décisif où Jésus va manifester ce que signifie être « le Christ, le Fils du Dieu vivant », Pierre va révéler non pas sa solidité, mais sa fragilité.
Jésus choisit donc un homme caractérisé non pas par sa solidité propre, mais par sa fragilité. Il choisit un homme qui n’est pas pierre par lui-même, mais qui est pierre par don. Il était Simon, il est devenu Pierre par la rencontre de Jésus. Il reçoit sa mission d’un autre, « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux ».
Nos communautés qui semblent plus aujourd’hui marquées par la fragilité que par la solidité ont besoin de réentendre cet évangile. Nous ne nous rendons pas solides par nous-mêmes, notre solidité, notre assurance nous viennent de Dieu. Votre communauté paroissiale peut vous paraître affaiblie par le départ de la communauté de Cosne, et c’est vrai, elle l’est d’une certaine manière, mais sa solidité lui viendra toujours plus de la rencontre et du cheminement avec le Christ.
2. Vous aussi comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle
Sœur Marie-Véronique qui m’a envoyé quelques lignes pour me partager ce qui avait été vécu par la communauté sur Cosne pendant ces dix années m’a écrit : « Notre présence a été discrète ». Souvent nous imaginons que les communautés religieuses implantées dans notre territoire sont là pour « faire ». Les sœurs ça « fait » le catéchisme, l’animation liturgique, les visites aux malades, l’EAP, le CPP, les obsèques, etc. Notre évêque aime bien rappeler que les religieuses ne sont pas là pour faire – et souvent nous pensons pour faire à la place des prêtres moins nombreux ou des chrétiens moins disponibles – mais là pour manifester la beauté et le sens de la vie religieuse. Cela ne signifie pas qu’elles ne font rien et affirmer que leur présence a été discrète ne vient en rien contredire le fait que les sœurs de Cosne ont bien été insérées dans la vie paroissiale et la vie communale. Il me semble qu’elles ont ainsi participé, à leur manière et avec leur charisme propre à « entrer dans la construction de la demeure spirituelle » qu’évoque l’apôtre Pierre dans la deuxième lecture.
Le départ des sœurs invite chaque chrétien à se laisser interpeller : « Vous aussi comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle ». De quelle manière pouvez-vous vous sentir responsables de cette construction, de quelle manière souhaitez-vous participer à la construction sans cesse inachevée de votre paroisse du Bon Pasteur ? Je vous ai redit que Pierre n’avait pas été choisi selon sa propre solidité, ni selon ses propres capacités. Il a été choisi dans sa faiblesse. Cela devrait d’une certaine manière nous rassurer et nous faire percevoir que nous pouvons nous aussi être ces pierres vivantes nécessaires à la construction de l’Eglise. Dieu n’appelle pas des gens capables, mais il rend capable celui qu’il appelle, ce qui est tout différent. L’histoire de l’église est remplie d’hommes et de femmes qui ont été transformés par l’appel de Dieu et rendus capables d’accomplir de grandes œuvres auxquelles ils n’avaient jamais pensé auparavant.
3. Baptisés et envoyés
Nous conclurons dans les prochains jours le mois missionnaire extraordinaire voulu par le Pape François. Lors de la solennité de la Pentecôte, il a publié une lettre destinée à donner le sens de cette démarche. Elle s’intitule : « baptisés et envoyés ». « Célébrer ce mois nous aidera en premier lieu à retrouver le sens missionnaire de notre adhésion de foi à Jésus Christ, foi gratuitement reçue comme don dans le Baptême ». Le Pape rappelle qu’être missionnaire n’est pas une option, mais une donnée intrinsèque à la vie chrétienne : « L’Église est en mission dans le monde », « C’est un mandat qui nous touche de près : je suis toujours une mission ; tu es toujours une mission ; toute baptisée et tout baptisé est une mission. Celui qui aime se met en mouvement, il est poussé en dehors de lui-même, il est attiré et attire, il se donne à l’autre et tisse des relations qui engendrent la vie ».
La communauté des sœurs de Cosne a manifesté de mille manières non seulement cette conscience d’être envoyée par le Christ, mais aussi son désir de le partager : catéchèse, visite des personnes, présence auprès de diverses associations, les groupes de loisirs, club des ainées ruraux, chorale, voyages. « Ce sont des occasions de rencontres avec ceux qu’on ne voit pas à l’Eglise, des amitiés se nouent. C’est déjà la mission de proximité « au plus près de tous » que notre Evêque nous confie avec le projet missionnaire diocésain ».
A vous désormais chers paroissiens du Bon Pasteur de vivre pleinement votre baptême, de percevoir que vous êtes envoyés à la suite de Pierre pour dire qui est le Christ pour vous. A vous de trouver les lieux et les moments pour être « au plus près de tous » et ainsi témoigner de votre amitié dans le Seigneur.
Conclusion
Le charisme des Oblates du Cœur de Jésus : « Etre témoins de l’amour et ferments d’unité, révéler à tous les hommes le Dieu de tendresse. » n’est pas éteint avec le départ de Sr Marie-Véronique et Sr Marguerite-Marie, à vous le perpétuer et de le faire vivre !
s. Maria Lucia ROMERO, salvadorienne, s. Cécile AAMBA ABENA, congolaise et s. Viviane TOURNIAIRE, française.
Ce cette équipe qui sera chargé de mettre en œuvre les actes du chapitre et de gouverner la congrégation pendant les six années à venir. Que l’Esprit Saint les accompagne dans cette nouvelle mission pour qu’elles guident notre congrégation sur les chemins de Dieu dans notre monde.
Le mercredi 10 octobre, le chapitre a élu la nouvelle consulte. Elle est composée de : Maria de Lurdes MELO MENDES, Oblates Religieuse du Portugal,Barbara NOWAK, Oblates Séculière de Pologne et Dominique DUTILLEUL, Oblate affiliée française. Il s’agit d’un organe consultatif qui aide la supérieure générale dans l’animation de l’ensemble de l’Institut.
]]>Jésus répond : ce sera l'amour. Et c'est d'amour dont il parle à ses disciples, longuement, dans son discours d'adieux, lors de son dernier repas, alors que se coalisaient contre lui les forces du mal. Dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, tellement usé, sali parfois, redevient grand, et porteur d'espérance.
« Demeurez dans mon amour », c'est-à-dire « demeurez dans l'amour que j'ai pour vous ». Convenons que, pour nous autres les disciples de Jésus-Christ, c'est la seule chose qui donne sens à notre vie : demeurer dans l'amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles et les réalités de la vie éternelle !
Et nous savons ce que cela veut dire... Jésus n'a pas attendu, pour nous aimer, que nous soyons parfaits, bien propres sur nous ! Et si nous avons répondu « oui » à son appel, c'est que toute notre vie a été saisie par son amour : notre intelligence, notre affectivité, le goût d'agir et la soif de beauté. Tout cela, l'amour de Jésus veut le mettre à son service, il nous l'a demandé, nous lui avons répondu « oui ». C'est pourquoi il ajoute : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».
C'est dire que cette amitié entre Jésus, Fils de Dieu, et nous, fils et filles de Dieu, se mesure au baromètre de la fidélité, une fidélité à vivre dans le quotidien et en « habits de tous les jours D'ailleurs Jésus lui-même n'a pas vécu autrement l'amour inouï qui le liait à son Père : « Moi de même j'ai gardé les commandements de mon Père, etje demeure dans son amour C'est alors, je crois, que nous pouvons comprendre l'unique consigne que Jésus nous donne afin de demeurer dans son amour : « Aimez-vous ».
Tout est là ! car aimer, c'est faire vivre. Aimer, c'est vivre pour que l'autre vive, pour qu'il se sente le droit d'exister et le devoir de s'épanouir. Aimer, c'est faire exister l'autre, malgré nos limites et les siennes, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les accidents de l'existence et le poids du péché.
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Aimer, c'est repartir sans jamais se lasser, seul, à deux, à dix, en communauté, en Église, parce que l'amour du Christ ne nous laisse pas en repos, et parce que, après tout, d'après Jésus lui-même, il n'y a pas de plus grand amour, il n'y a pas d'autre limite à l'amour, que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ! Le Psalmiste dit à Dieu dans sa prière, au psaume 144 : « Toi, tu ouvres la main, et tu rassasies tout vivant ». Dieu est celui qui ouvre la main et qui est sans cesse en train de l'ouvrir ; le disciple de Jésus est alors celui qui garde la main ouverte, sans jamais ne la refermer ni sur rien ni sur personne.
Et si Jésus nous dit aujourd'hui tout cela, c'est pour que sa joie soit en nous et que notre joie soit parfaite ! Quand cette joie du Christ trouve un écho en nous, notre vie, alors, comblée ou douloureuse, devient féconde. Parfois, il est vrai, nous avons le sentiment que nos efforts sont bien mal payés... Alors, telle Marie aux pieds de son maître, écoutons le Seigneur nous redire afin de remettre notre vie en la sienne : « Ce n'est pas toi qui m'as choisi, (ce n'est pas toi qui m'as fait un cadeau en acceptant la foi et mon appel), c'est moi qui t'ai choisi ; et je t'ai placé/e, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l'avant, que tu portes du fruit, et que ton fruit demeure ». C'est bien ce qu'a vécu Louis-Thérèse tout au long de sa vie, c'est bien pour cela que nous sommes aujourd'hui dans l'action de grâce !
]]>Louise-Thérèse, une femme de foi et d’action
En 1848, Louise Thérèse vient habiter à Montluçon où elle se lance dans un inlassable apostolat : elle ouvre un orphelinat, s’engage dans la congrégation des enfants de Marie, organise le catéchisme auprès des jeunes démunis et donne des retraites pour les familles d’ouvriers. Elle fonde l’œuvre des églises pauvres, instaure l’Adoration Réparatrice et fait édifier de 1862 à 1864 une chapelle consacrée à l’Amour du Cœur de Jésus. Elle crée l’Œuvre des Samuels pour la formation de jeunes garçons en préparation au petit séminaire.
Nommée Secrétaire Générale de l’Apostolat de la Prière en 1875, Louise Thérèse entretient une importante correspondance avec ses membres en France et dans le monde.
Atteinte d’une tuberculose osseuse, elle tente de soulager son mal par des cures thermales. Elle se lie d’amitié avec des femmes qui vont jouer un rôle primordial dans le développement de ses œuvres, lesquelles se répandent dans le Diocèse de Moulins et d’autres régions.
En 1874, la Pieuse Union des Oblates du Sacré Cœur prend naissance ; ses premières règles de vie sont approuvées par l’évêque de Moulins. Louise Thérèse élue Supérieure Générale poursuit la rédaction des Constitutions. Véritable guide spirituelle, elle sait adapter la formation des premières Oblates en fonction de leur état de vie et de leurs charismes. Elle échange de nombreuses lettres avec ses collaboratrices et ouvre rapidement de nouvelles maisons à Paris, Montélimar, Lyon et Paray le Monial.
Louise Thérèse vibre aux évènements du monde et lit quotidiennement les journaux en restant attentive aux signes des temps. Dans ses combats, elle ne cesse de redire son amour pour le Christ et son attachement envers l’Eglise universelle. Après un temps de grandes souffrances et d’union à la Passion du Seigneur, elle s’éteint le 27 juin 1885 à Montluçon.
Louise Thérèse est proclamée « Bienheureuse » par le Pape Jean-Paul II à Rome le 4 novembre 1990. L’Eglise reconnait en elle « le modèle d’une foi profondément vécue et agissante ».
]]>Il m’a révélé sa lumière, sa Vie, qui maintenant, après 2012 quand j’ai rencontré sœur Doris, Oblate du Cœur de Jésus, il m’a fait cheminer autant spirituellement qu’humainement et après avoir été accompagné par sœur Leticia à la Maison Mère, puis par sœur Christiane et Père Vincent, il m’a appelé à cette Oblation et mes 1er vœux qui seront le 7 décembre 2019 en l’honneur de la Vierge Marie.
Le Seigneur m’attend là, où je suis, dans les plus petits actes de la vie quotidienne, en plein monde, dans le travail autant qu’avec les ami(e)s et famille.
Merci aux Oblates des toutes branches qui m’ont précédées. Merci aussi à Pascal et vous toutes et tous que j’ai rencontré sur ma route à la lumière du Seigneur.
Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis là au milieu d’eux, dit Jésus.
Merci Seigneur !
Marie-Noëlle
La spiritualité du Cœur de Jésus a creusé son sillon durant mon engagement à la Fraternité missionnaire du Sacré Cœur pendant plusieurs années.
Puis, touchée par l’Amour, je ressentis un appel plus fort à une vie donnée. En recherche, je fis connaissance des Oblates du Cœur de Jésus, découvrit leur fondatrice en devenant membre des amies de Louise-Thérèse de Montaignac.
La spiritualité, son charisme, réveillèrent mes aspirations profondes.
Avec elle, je fis la rencontre qui orienta ma vie. Ce fut le déclic !
L’Oblation dans un amour reçu et donné ; tendre à se simplifier en tout comme Marie à Nazareth ; l’oraison et le cœur à Cœur avec Jésus dans l’adoration eucharistique, être petit ferment d’unité et témoigner de la tendresse de Dieu.
L’épreuve de la maladie, tout en me rapprochant de la Bienheureuse Louise-Thérèse elle-même bien éprouvée, a mûri ma vocation.
Ma formation d’Oblate Séculière, où je me suis laissé travailler dans le silence du Cœur de Jésus me confirma vers cette réponse d’amour qui engage mon être, ma vie.
Me mettant à la suite de Jésus, les vœux sont chemin de conversion à me faire pauvre en moi-même pour être riche de Dieu.
Offrir ma vie chaque jour pour être avec le Christ rayonnement de la tendresse du Cœur du monde, servante de sa Parole auprès de nos frères en humanité.
Sylvie
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